Rue Mgr Vogt. BP : 4110 Yaoundé
   
+237 222 22 24 30
   
irgm@irgm-cameroun.org

Editorial

CATASTROPHES DES LACS NYOS ET MONOUN : 30 ANS APRÈS

    Le 21 août 1986, dans la soirée, le lac Nyos, situé au nord-ouest du Cameroun, a explosé et libéré du dioxyde de carbone (CO2). Deux ans plus tôt, le 16 Aout 1984, une catastrophe similaire était survenue au Lac Monoun, dans la région de l’Ouest Cameroun. Les eaux contenant le gaz carbonique se sont ainsi retrouvées en surface, ce qui a favorisé les émanations gazeuses entrainant la mort des personnes et de leurs troupeaux. Dans le monde, trois lacs – dont les deux camerounais – présentent cette dangereuse particularité naturelle. Leur structure géologique permet l’accumulation, dans leur couche d’eau inférieure, d’énormes quantités de CO2, ce qui peut à tout moment provoquer une gigantesque « explosion ».
    A la lumière des évènements de Monoun, la catastrophe de Nyos suscita des interrogations et mobilisa très vite l’opinion internationale. Beaucoup d’équipes de scientifiques nationaux et étrangers se sont penchés sur la question. Outre les initiatives prises au niveau national avec la mise sur pied du projet de Dégazage des Lacs Nyos et Monoun ,sous la supervision du Premier Ministre, les études ont été menées par les partenaires japonais, américains et français. Les solutions retenues sont l’installation des colonnes de dégazage sur les sites des Lacs Nyos et Monoun et le renforcement du barrage exutoire. Aujourd’hui, on peut affirmer que le Lac Monoun est sécurisé, et le Lac Nyos est en voie de l’être.
    En devenant membre de la Commission on Volcanic Lake(CVL), composante de l’International Association of Volcanology and Chemistry of Earth’s Interior (IAVCEI) le Cameroun a été désigné lors de la dernière session au Japon à accueillir en Mars 2016 la neuvième conférence Internationale sur les Lacs Volcaniques, à travers l’Institut de Recherches Géologiques et Minières (IRGM)
    C’est pour nous l’occasion de commémorer en même temps le 30ème anniversaire des catastrophes des lacs Nyos et Monoun, afin de faire savoir au public et à la communauté scientifique les avancées de la recherche dans le dégazage de ces deux lacs , afin de ne plus être surpris par ce type de catastrophes naturelles.